REGISTRE CANADIEN DES ATTAQUES DE REQUINS
Un requin blanc attaque une famille innue à la rivière Moisie
Numéro de cas : 3 |
Date : <1846 |
Lieu : Rivière Moisie, Québec |
Type d’incident : Attaque sur un bateau — Code : PRE |
Espèce (Présumé) : Requin blanc (Carcharodon carcharias) |
Cause(s) possible(s) : Proximité d’un lieu de chasse (Non provoqué) |
Résultat : Décès |
Statut : Discrédité |
Description : Robert M. Ballantyne (1825-1894) raconte l’histoire¹ d’un requin qui a traqué et attaqué à plusieurs reprises une famille innue voyageant dans un canot d’écorce de bouleau près de la rivière Moisie quelque temps avant 1846 (année de publication). La famille n’a pu s’échapper qu’après que le père ait jeté son bébé par-dessus bord pour distraire le requin.
Texte d’origine (1846) :
Évaluation : Cette histoire sonne faux pour au moins trois raisons. (1) Avant tout, le même récit² est aussi raconté à propos d’une famille inuite dans l’Arctique. Les seules différences sont que les victimes voyagent à bord d’un kayak (au lieu d’un canot) et que l’agresseur est un requin du Groenland. Dans les deux cas, le père sacrifie son plus jeune enfant sans aucune hésitation apparente, ce qui peut être le reflet d’une vision préjugée et fictive des peuples autochtones du Canada caractéristique des écrits de nombreux explorateurs de l’époque. (2) Le seul requin susceptible d’attaquer un bateau de la manière décrite par Ballantyne, et dont on sait qu’il fréquente la zone, est le requin blanc. Un canot en écorce de bouleau offrirait peu de protection contre une attaque déterminée d’un requin blanc et coulerait rapidement s’il était perforé. (3) L’histoire est incohérente. En une phrase, Ballantyne décrit le canot comme petit—bien que transportant deux adultes et plusieurs enfants—mais il prétend ensuite qu’il était trop gros pour que le requin puisse le chavirer. Le récit du Nunavut est de même nature. (1) Un kayak en peau de phoque est une embarcation encore plus fragile. (2) Il serait physiquement impossible pour un requin du Groenland d’attaquer un kayak à faible tirant d’eau à moins de nager à l’envers et de morde par en dessous. Nous avons donc conclu que les deux incidents signalés (Moisie et Nunavut) sont presque certainement des contes folkloriques fabriqués ou des versions déformées d’autres histoires. Cliquez ici pour les recommandations aux plaisanciers. |
Références :
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