Description : Un requin aurait attaqué un doris lourdement chargé de poissons sur le banc Saint-Pierre. Le requin a percuté le bateau avec une telle force que l’embarcation a renversé une partie de son contenu et a pris de l’eau. Le bateau a été sauvé par le renflouement frénétique de son équipage. La dent intacte d’un requin blanc a été récupérée de la coque.
Texte de Harry Piers (1933) :
Lors d’une réunion de l’Essex Institute of Salem, Mass., le 20 avril 1874, F. W. Putnam² a exposé une grosse dent de requin qu’il avait obtenue d’Andrew Johnson, l’un des deux hommes qui, alors qu’ils étaient dans un doris profondément chargé de poissons près de « St. Peter’s Bank », avaient été férocement attaqués par un gros requin qui avait mordu le doris, laissant des traces d’une mâchoire dans le fond du bateau et de l’autre sur le flanc. Le bateau a été basculé par le requin au point de renverser une partie du poisson et de prendre de l’eau, et n’a été maintenu à flot que par une écope frénétique. Des fragments de plusieurs dents ont été retrouvés dans le bois. Une dent parfaite de l’avant de la mâchoire inférieure mesurait 1,8 pouce de long du centre de sa racine à sa pointe et 2,1 pouces de l’extrémité extrême de sa racine ; tandis que la largeur extrême à la base, à travers la racine, était de 1,5 pouce. Samuel Garman a estimé que la longueur du requin était supérieure à treize pieds, et il fut déterminé que l’espèce était probablement Carcharias (Prionodon) lamia ou une espèce étroitement apparentée. Cette identification n’est pas très précise, mais Bigelow et Welsh identifient le spécimen à Carcharodon carcharias, et sans doute à juste titre, car les informations que nous possédons indiquent qu’il s’agit d’une espèce féroce. Malheureusement, l’emplacement du soi-disant St. Peter’s Bank n’est pas autrement indiqué par Putnam ; mais, bien qu’il n’y ait pas de banc de pêche maintenant ainsi désigné, on en déduirait naturellement que l’endroit en question est le banc bien connu de Saint-Pierre situé entre environ lat. 45° et 46°50′ et long. 55°20′ et 57°20′, au large de la côte sud de Terre-Neuve, et qui est baigné par le flux sud-ouest du courant du Labrador. Pigeon Cove, d’où le révérend D. P. Noyes a envoyé la dent, est sans aucun doute le petit village côtier de ce nom dans l’Essex Co., Mass., à dix-sept milles au nord-est de Salem et à près de quatre milles du port de pêche de Gloucester. Bigelow et Welsh compliquent les choses en déclarant que le requin avait « attaqué un pêcheur sur Banquereau Bank ». Qu’ils écrivaient sur le poisson mentionné par Putnam en 1874 ressort clairement de leur référence à la note de ce dernier dans le Bulletin de l’Institut d’Essex mentionné précédemment. On en conclurait donc qu’ils avaient de bonnes raisons de dire que St. Peter’s Bank faisait partie du vaste et bien connu Banquereau, dont le milieu se trouve à environ lat. 44°30′, longue. 58°20′, au nord-est de l’île de Sable, en Nouvelle-Écosse, latitude à laquelle on pourrait s’attendre à trouver l’espèce en de rares occasions, en tant que vagabond du Gulf Stream chaud. Compte tenu de tous ces points, je pense que la balance des preuves est très fortement en faveur de l’opinion que le St. Peter’s Bank de Putnam est St. Pierre Bank, et que d’une certaine manière, le Dr Bigelow a dû se tromper en l’appelant Banquereau. L’extrémité sud-est du banc Saint-Pierre est, comme on l’a dit, de lat. 45° (qui est le même que celui du bord nord de Banquereau) et il s’étend vers le nord-ouest jusqu’à lat. 46°50′. De Banquereau, il est séparé par le Saint-Laurent. Un spécimen occasionnel pourrait facilement sortir de la marge nord du Gulf Stream, dans lequel il avait été transporté vers le nord, et se promener sur la partie sud de St. Pierre Bank, et pourtant être très peu au nord de l’aire de répartition accidentelle de l’espèce comme nous le savons maintenant. [Traduit dans son format original par Jeffrey Gallant | ORS]
Évaluation :Nous sommes d’accord avec l’évaluation originale de cet incident par Spiers (1933). Le comportement et la description physique du requin, ainsi que le lieu, la période de l’année et les circonstances de l’incident ne laissent aucun doute.
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Références :
¹ Harry Piers. (1933). Accidental Occurrence of the Man-Eater or Great White Shark, Carcharodon carcharias (Linn.) in Nova Scotian Waters. The Provincial Museum, Halifax, N.S. Proc. N.S. Inst. Sci., xviii, p.3, pp 192-203.
² Putnam, F. W. (1874). Tooth of a man-eater that attacked a dory near St. Pierre Bank. Bull Essex Inst., Salem, 6(4): 72.
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