REGISTRE CANADIEN DES ATTAQUES DE REQUINS
Plongeurs traqués par un requin blanc à Chebucto Head
Numéro de cas : 27 |
Date : 2021-11-09 |
Lieu : Chebucto Head, Nouvelle-Écosse |
Type d’incident : Traquage sans contact physique — Code : TR |
Espèce : Requin blanc (Carcharodon carcharias) |
Cause(s) possible(s) : Proximité d’un lieu de chasse (Non provoqué) |
Résultat : Nul |
Statut : Confirmé |
Description : Deux plongeurs, dont le chercheur sur les requins Chris Harvey-Clark, ont été approchés trois fois par un requin blanc en explorant l’épave du Letitia à Chebucto Head (près d’Halifax). Le requin a été vu pour la première fois à une distance de huit mètres à 33 m de profondeur. Le Dr Harvey-Clark l’a immédiatement identifié comme un requin blanc de trois mètres, ce qui correspond à la taille à laquelle on pense que les sub-adultes effectuent la transition alimentaire des poissons aux mammifères. Il fit signe à son partenaire de se diriger vers la ligne de remontée avant que le requin ne fasse un deuxième passage à six mètres de distance.
Le requin a fait un troisième passage avant que les plongeurs n’atteignent la ligne de remontée qui menait à leur bateau. Ils se sont sentis les plus vulnérables à la fin de l’ascension en raison de la faible visibilité à partir de 10 m de profondeur jusqu’à la surface. Ils ont évidemment négligé de faire le palier de sécurité recommandé.
Cliquez ici pour visionner la vidéo enregistrée après que les plongeurs aient fait surface. Évaluation : Une rencontre rapprochée et imprévue avec un requin blanc est pour la plupart des plongeurs une expérience effrayante. Les passages répétés, la proximité des phoques et la mauvaise visibilité ont tous créé une expérience tendue, en particulier pour quelqu’un d’aussi bien informé sur le comportement des requins que le Dr Harvey-Clark. Compte tenu de la distance du rivage, les plongeurs ont agi de manière appropriée en revenant vers le bateau via la ligne de mouillage après le retour du requin pour la troisième fois*. Si les plongeurs n’étaient pas partis quand ils l’ont fait, ou s’ils avaient attendu qu’ils soient à court d’air—la rencontre a eu lieu à la fin de la plongée—l’incident aurait pu devenir dramatique pour un nombre de raisons sans rapport avec le requin. Ce qui rend cet incident si remarquable, c’est la rareté d’une telle rencontre, et encore moins sur un site de plongée populaire près d’une grande ville si tard dans la saison. À notre connaissance, ce fut la première³ rencontre vérifiée entre des plongeurs et un requin blanc au Canada. Recommandations : Ne vous fiez pas au calendrier grégorien pour deviner quand le requin blanc est parti pour la saison. Plusieurs individus sont demeurés dans les provinces du Saint-Laurent et des Maritimes jusqu’en novembre, peut-être en raison des températures de l’eau inhabituellement chaudes². La résidence saisonnière plus longue du requin blanc n’a pas encore été prouvée par la science, mais pourrait être devenue la nouvelle norme en raison des changements en cours provoqués par le changement climatique. Détail : Le Dr Harvey-Clark a été interviewé par l’ORS. Il était également l’un des deux plongeurs impliqués dans un incident de traquage avec un requin du Groenland à Baie-Comeau en 2004. Cliquez ici pour plus de recommandations de plongée sous-marine. |
* Étant donné que le Dr Harvey-Clark et son partenaire cherchaient des raies torpilles benthiques et se concentraient donc sur le fond marin, le requin a peut-être fait d’autres approches—et plus tôt—à l’insu des plongeurs.Références :
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