REGISTRE CANADIEN DES ATTAQUES DE REQUINS
Un requin blanc chavire un bateau de pêche à Fourchu
Numéro de cas : 17 |
Date : 1953-07-09 |
Lieu : Fourchu, Nouvelle-Écosse |
Type d’incident : Attaque contre un bateau causant la mort — Code : PRE |
Espèce (Confirmée): Requin blanc (Carcharodon carcharias) |
Cause(s) possible(s) : Présence d’attractif dans l’eau (Provoqué) |
Résultat : Décès (Noyade) |
Statut : Confirmé |
Description : La tradition locale veut qu’une créature marine monstrueuse connue sous le nom de Fourchu Rammer ait terrorisé des communautés de pêcheurs du Cap-Breton pendant près d’un mois à l’été 1953¹. Le monstre, qui aurait mesuré plus de sept mètres de long avec une nageoire dorsale de deux mètres, était décrit comme cherchant et détruisant intentionnellement les pêcheurs et leurs bateaux. Le requin aurait d’abord attaqué des embarcations de plaisance et des bateaux de pêche au large de Louisbourg, suivi de Main-à-Dieu, Little Lorraine et Glace Bay au cours d’une semaine. L’animal qui se serait précipité sur une embarcation de plaisance au large de Main-à-Dieu aurait été presque aussi long que l’embarcation qui mesurait 8,5 mètres. Le requin, s’il s’agissait en fait de la même créature, a fait sa première et unique apparition confirmée à seulement 100 mètres de la ville de Fourchu où il a percé un trou de près d’un mètre de large dans la coque d’un homardier puis l’a chaviré. L’un des deux occupants, John Burns, âgé de 40 ans, s’est noyé et l’autre, John MacLeod, 21 ans, a été secouru par un bateau à proximité alors qu’il tentait frénétiquement de nager jusqu’au rivage. Le corps de Burns a été récupéré sans aucune blessure apparente. La GRC et les pêcheurs locaux se sont lancés à la chasse au requin mais n’ont pas réussi à le localiser. Même un avion a été dépêché pour les recherches mais a dû revenir en raison du mauvais temps. La plupart des homardiers de Fourchu sont restés au port après l’attaque de peur d’être percutés par le requin. Selon la source, un fragment de dent¹ ou trois dents intactes² ont été retrouvés incrustés dans la coque en bois du bateau. La preuve, qui a été analysée par le Dr A. W. L. Needler, chef de la Station biologique des pêches de l’Atlantique à Fredericton, a été provisoirement identifiée comme provenant d’un requin blanc. Il a ensuite été envoyé à William C. Schroeder, un expert des requins au Museum of Comparative Zoology de l’Université de Harvard pour confirmation. M. Lester Fleet, un chasseur d’espadon, aurait harponné un requin de 272 kg dans le port de Louisbourg quelques jours après l’attaque mortelle, et après que d’autres bateaux auraient été poursuivis près de Petit-de-Grat. Le poisson harponné par M. Fleet était considéré par beaucoup comme le légendaire Fourchu Rammer, mais il y a trop d’informations contradictoires pour certifier l’affirmation avec une quelconque fiabilité. Dans l’une des manchettes de l’époque², le poisson capturé par Fleet mesure 3,4 m, a cinq fentes branchiales, une nageoire dorsale de 36 cm, un rostre retroussé (nez), des taches vertes sur le dos et le ventre, et n’a pas de dents…
Évaluation : Sur la base des informations disponibles et des preuves dentaires, nous présumons que le requin impliqué dans l’incident de Fourchu était probablement Carcharodon carcharias. Cependant, des rapports provenant d’autres endroits décrivent apparemment un requin blanc fou et surdimensionné agissant hors de son caractère habituel. Nous estimons donc que les rapports indiquent plus probablement des requins pèlerins dont la taille et le comportement—peut-être exagérés pour l’effet—ressemblent davantage à ceux des assaillants. Avec sa taille massive et sa grande nageoire dorsale, le requin pèlerin s’approche fréquemment des bateaux alors qu’il se nourrit de plancton en surface, attendant jusqu’à la dernière seconde pour éviter une collision. De plus, ses dents sont si minuscules qu’elles sont pratiquement invisibles. Aujourd’hui encore, des plaisanciers publient sur les réseaux sociaux leurs rencontres effrénées avec le docile requin pèlerin dans plusieurs régions du Canada atlantique et du Saint-Laurent. Autres détails: L’incident de Fourchu a été décrit dans le numéro de février 1968 du National Geographic Magazine, qui comprenait l’illustration de Paul Calle sur cette page (Utilisation équitable et éducative à but non lucratif). L’image apparaît également dans le film Les dents de la mer. Cliquez ici pour les recommandations aux plaisanciers. |
Références :
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