| Description : Un requin blanc a attaqué et renversé un bateau de pêche après avoir été harponné à Slaunwhite’s Ledge. L’un des deux occupants du bateau a été jeté par-dessus bord mais n’a pas été blessé. L’espèce de requin a été identifiée à partir de l’illustration d’une dent trouvée incrustée dans le bateau.
Texte de Harry Piers (1933) :
Le 27 juin 1920, un requin mesurant quinze pieds de long a attaqué le bateau de Jeremiah Harnish et John Chandler de Hubbards alors qu’ils harponnaient le thon jaune à environ un demi-mille au sud-sud-est de la bouée au large de Slaunwhite’s Ledge, juste à l’extérieur et à l’est de l’entrée de Hubbard Cove, dans la partie nord-ouest de St. Margaret Bay, comté d’Halifax (lat. 44°36’31” et long. 64°02′) ; et ce faisant a laissé une dent dans le bateau. La journée était belle et chaude, avec un vent du sud-sud-ouest. Alors que Harnish, Chandler et un autre homme, Walter Winters, étaient dans leur bateau à moteur, Harnish, debout sur le beaupré, harponnait ce qu’il supposait être un gros thon. Après que le poisson ait été touché, lui et Chandler, comme c’était la coutume, sont descendus dans une chaloupe dans le but de « noyer » le poisson en le laissant filer au bout d’une ligne afin qu’il se fatigue. Un thon plonge profondément lorsqu’il est harponné, mais ce poisson n’est resté qu’un peu sous la surface et n’a pas tenté de s’enfuir. Environ dix minutes après avoir été harponné, il est venu à la surface, et alors qu’il n’était qu’à quinze pieds de là, il s’est soudainement précipité sauvagement sur la partie arrière du bateau où se tenait Chandler. L’impact qui en a résulté a été si important que l’homme a été jeté par-dessus bord. Le poisson complètement enragé mordit le bateau avec ses grandes mâchoires puissantes, et laissa des cicatrices et des coupures dans le bois qui furent ensuite clairement vues ; le diamètre des mâchoires étant d’environ vingt-cinq pouces. Là où la mâchoire supérieure a frappé, juste au-dessous du plat-bord, a été laissée incrustée une dent qui aurait été aussi brillante que l’ivoire, aussi longue que le petit doigt d’un homme et comme les dents d’une scie des deux côtés. L’entaille dans la partie supérieure du bateau, là où la dent entrait en contact avec le bois, mesurait environ six pouces de long et trois quarts de pouce de profondeur ; ce qui est révélateur de la grande force des mâchoires de l’animal. Heureusement, le poisson ne tourna pas son attention vers Chandler, qui, étant un bon nageur, atteignit bientôt le bateau qui était à quinze pieds et fut tiré en toute sécurité par son compagnon étonné. Ils en avaient assez de l’aventure inattendue et s’empressaient de couper la ligne du harpon pour laisser partir le poisson dangereux ; et il partit avec la pointe de harpon enfoncée et environ six brasses de corde à la traîne. Winters, qui conduisait le bateau à moteur et avait été témoin de cette affaire qui aurait pu se terminer mortellement, vint à côté, prit à bord les deux hommes consternés, et ils se hâtèrent de retourner à Hubbards, reconnaissants de leur heureuse évasion. Lorsque j’étais à Hubbards trois semaines plus tard, j’ai essayé d’obtenir la dent pour un examen minutieux, mais j’ai découvert qu’entre-temps, elle avait été accidentellement échappée sur le côté d’un quai lors de sa remise d’une personne à une autre pour inspection. Le fils de M. Harnish m’en a envoyé un croquis, tiré de mémoire, d’où nous apprenons qu’elle était de forme triangulaire, d’environ 1,75 pouce de haut et d’environ 1,50 pouce de large à la base, et les deux bords étaient nettement dentelés sur toute leur longueur. L’attaque féroce du requin, bien qu’en l’occurrence provoquée, et les bords dentelés de sa grande dent triangulaire, ainsi que la grande taille signalée du poisson, semblent clairement indiquer qu’il s’agissait d’un redoutable mangeur d’hommes (C. carcharias). [Traduit dans son format original par Jeffrey Gallant | ORS]
Évaluation : Nous sommes d’accord avec l’évaluation originale de cet incident par Spiers (1933). Le comportement et la description physique du requin, ainsi que le lieu, la période de l’année et les circonstances de l’incident ne laissent aucun doute.
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