Texte de Harry Piers (1934) :

Très tôt le matin juste après l’aube lors de temps clair le ou vers le 2 juillet 1932, Wilson Munroe, un pêcheur de Victoria Beach, et son jeune fils, étaient dans leur bateau motorisé de 25 pieds sur un lieu de pêche par quarante brasses, à environ dix milles au nord-ouest de Digby Gut, comté d’Annapolis, du côté est de la baie de Fundy. La latitude de l’emplacement est d’environ 44°48′ et la longitude 65°51′. Les hommes s’étaient arrêtés pour réviser leurs chaluts de pêche, l’eau étant à l’étale de marée basse et la mer assez calme. Des pêcheurs dans un autre bateau qui se trouvait à environ un quart de mille ont vu un gros requin qui tournait autour de leur bateau et qu’ils croyaient avoir été dérangé en se nourrissant des poissons accrochés aux chaluts. Puis, sans la moindre autre provocation, le requin se précipita soudainement et sans raison sur le bateau de Munroe. L’impact qui en a résulté a fait monter le bateau sur son côté avant tribord (droit), ce qui l’a fait descendre du côté arrière bâbord, les Munroes étant près de la poupe tendant leurs chaluts. En conséquence, l’eau s’est infiltrée par-dessus le plat-bord de la hanche bâbord. Avec un certain nombre de coups contre le dessous du bateau, le requin s’est frayé un chemin vers l’arrière, sous la cale tribord ; puis est parti. Munroe a estimé qu’il mesurait environ trente pieds de long, mais il ne semble pas qu’il l’ait jamais vu distinctement. Lorsque les hommes alarmés sont arrivés à terre et ont examiné leur bateau, ils ont constaté que le poisson avait tordu les pales de l’hélice tripale et, ce faisant, devait s’être coupé. Le bateau n’était par ailleurs pas particulièrement endommagé, mais certaines des dents de l’animal sont restées incrustées dans la quille ou l’une des virures inférieures, montrant qu’il avait tenté de mordre le bateau avec ses mâchoires puissantes. Une de ces dents a été envoyée au Musée provincial. [Traduit dans son format original par Jeffrey Gallant | ORS]

Évaluation : Le comportement du requin décrit dans l’incident est plausible bien qu’au moins un des détails ait pu être exagéré. La taille signalée du requin blanc est bien au-delà de toute mesure vérifiée de l’espèce. La possibilité que le requin ait pu être un requin pèlerin devrait être écartée par le comportement violent de l’agresseur ainsi que les dents retrouvées dans la coque.

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Références :
¹ Piers, Harry. 1934. Accidental occurence of the man-eater or great white shark, Cacharodon carcharias (Linn.) in Nova Scotian waters. Proc. Nova Scotian Inst. Sci., 18(3): 192-203.